« Du temps pour soi ! » C’est une des aspirations fortes exprimée par les femmes, lors de notre Congrès en 2010. Le temps des femmes subit de multiples pressions. Elles doivent encore aujourd’hui assumer, beaucoup plus que les hommes, les tâches domestiques et éducatives et d’une manière générale, assurer une présence auprès des personnes vulnérables, en l’absence de services adéquats. Elles sont nombreuses à se retrouver dans des emplois à temps partiel, qui ne permettent pas toujours de « mieux concilier » et qui limitent l’indépendance financière présente et à venir. Elles portent la responsabilité principale d’articuler les différents rythmes de vie (boulot, école, loisirs, transports, etc.) et cette charge mentale n’est pas sans conséquences sur leur santé physique et morale.
Que leur reste-t-il alors comme marge de manÅ“uvre pour souffler, penser à soi, s’engager dans une activité qui les passionne, en dehors de toute pression familiale ou professionnelle ?
Qu’on le veuille ou non, cette organisation inégalitaire des temps structure fortement nos existences, dans la sphère sociale comme dans la vie intime. L’exploitation du temps des femmes au service des autres est une manifestation quotidienne des systèmes de domination patriarcale, capitaliste et raciste. Un changement passera donc inévitablement par la prise de conscience de ce pouvoir du temps qui s’exerce sur toutes les femmes. Mais cela ne suffit pas ! Le temps peut aussi être envisagé comme un outil essentiel pour renverser la vapeur et atteindre l’égalité dans notre société. Pour s’en saisir, encore faut-il pouvoir se libérer de l’emprise du temps, se le réapproprier individuellement et collectivement, résister et créer des alternatives.
Nous avons profité de notre Semaine d’étude pour nous arrêter sur ces enjeux.