Notre analyse


Plusieurs facteurs y contribuent :

  • Les femmes n’ont qu’une faible connaissance des enjeux entourant la pension et ne commencent à y penser que lorsqu’il est trop tard pour mettre un maximum d’atouts de leur côté.

Cet intérêt tardif est notamment alimenté par une méconnaissance du système des pensions et de son fonctionnement, ainsi que par une méconnaissance de ses droits et donc de l’importance de se constituer des droits propres !

  • Le système des pensions lui-même contribue à cette situation.

En effet, il a peu évolué et reste construit sur un modèle familialiste, autour de la figure du chef de famille travaillant à temps plein toute sa carrière et assurant la subsistance du ménage (la femme n’y occupe alors qu’une place secondaire et dépendante). [1]

Il en résulte de nombreux pièges et entraves pesant fortement sur le montant reçu lors de la retraite par tous ceux y dérogeant, parmi lesquelles une majorité de femmes. Ainsi, le système lui-même reproduit et aggrave les inégalités hommes-femmes de la vie active.

  • Les rôles sexués et inégalitaires, qu’on retrouve dans le système des pensions, sont également très prégnants dans l’ensemble de notre société.

Nous vivons malheureusement toujours dans une société qui admet que les femmes prennent majoritairement en charge la gestion de la sphère privée, à la place ou en plus de leur engagement professionnel.

Retrait momentané ou définitif de la sphère professionnelle, réduction du temps de travail (temps partiel), pauses à répétition... sont bien souvent le lot des femmes, surtout au moment de l’engagement dans le couple et de l’arrivée des enfants.

Les conséquences ?

Des carrières moins complètes et des rémunérations plus faibles et donc, une protection sociale diminuée, notamment en matière de pension puisque le calcul de la pension de retraite est effectué à partir des revenus bruts et de la durée de carrière. [2]



[1Il s’agit du modèle du « bread winner » où le mari « gagneur de pain » travaille professionnellement à temps-plein tandis que la femme reste au foyer ou, dans la version actualisée, n’apporte qu’un salaire d’appoint (souvent lié à un travail à temps partiel).

[2Pour rappel : dans le système actuel, pour les femmes comme pour les hommes, la carrière complète sera de 45 ans à temps-plein à partir de 2009 Pour l’heure, elle est de 44 ans pour les femmes et 45 pour les hommes. Certaines périodes peuvent être assimilées.

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