Les femmes sont-elles les oubliées des droits humains en Belgique ?
Communiqué de presse - 23 mai 2011
La 11e session de l’Examen périodique universel, un mécanisme international permettant d’évaluer l’état des droits humains dans chaque pays membre de l’ONU, s’est clôturée il y a peu à Genève. La Belgique a dû y présenter son rapport sur les efforts qu’elle déploie dans différents champs des droits humains, y compris les droits des femmes. Résultat ? Sur fond de débats communautaires, les médias ont surtout attiré l’attention sur la polémique existant autour de la non-ratification de la Convention-cadre de protection des minorités. Ils ont relayé aussi les préoccupations de nombreux acteurs sur l’état des prisons ou l’accueil des demandeurs d’asile. Mais Vie Féminine estime qu’il n’a pas été beaucoup question des droits des femmes et des discriminations qu’elles rencontrent encore en Belgique.
Il est vrai que, lors de son intervention, le Ministre des Affaires Etrangères, Steven Vanackere, s’est limité à citer des mesures assez formelles, comme l’existence de l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes ou l’élaboration d’un nouveau Plan d’Action National de lutte contre les violences entre partenaires, englobant les mariages forcés, les mutilations génitales et les crimes d’honneur. Il s’est aussi félicité des effets des lois favorisant la parité et la mixité au niveau politique. Mais même le rapport écrit de la Belgique n’allait pas beaucoup plus loin. Comme souvent sur la scène internationale, la Belgique a donc fait figure de bonne élève en matière d’égalité entre hommes et femmes.
Les pays présents ont pourtant interpellé le Ministre sur plusieurs sujets mais finalement, leurs recommandations en matière de droits des femmes se concentrent surtout sur les mesures visant à lutter contre les violences à l’égard des femmes : application effective du plan d’actions, approfondissement des mesures, adaptation de la législation conformément à la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDAW). L’accueil des femmes demandeuses d’asile a aussi attiré leur attention.