Le projet anti-féministe de l’extrême droite


Le discours raciste et xénophobe de l’extrême droite est bien connu. Ce qui l’est moins, c’est la vision de la place des femmes dans la sphère publique et privée. Et là on retrouve une conception ultra-conservatrice, sexiste et anti-féministe.


Comment cela se traduit-il ?

  • Renvoyer les femmes vers « leur » foyer

Avec l’ambiguïté qu’on lui connaît, lorsque l’extrême droite pousse un des parents à rester à la maison, c’est à la femme qu’il s’adresse. C’est à la femme qu’il appartient de procréer, d’éduquer et de rester à la maison ! C’est sa sphère naturelle, la sphère privée. Ce renvoi à la sphère privée est également justifié par l’importance de donner une bonne éducation aux enfants. Education qui solutionnerait les problèmes de délinquance, dont les premières coupables sont évidemment les femmes qui travaillent.

  • Contrôler le corps des femmes

Le corps des femmes est instrumentalisé, il sert des objectifs nationalistes de cohésion, de maintien et de continuité de la nation. La femme n’est perçue qu’en tant que mère et à la rigueur en tant qu’épouse, jamais en tant que personne au même titre que les hommes. Il n’est donc pas question qu’elle choisisse sa maternité et encore moins les moyens contraceptifs, puisque les femmes doivent faire des enfants et les éduquer.

Quant à l’avortement, l’extrême droite (relayé par des milieux ultra religieux) l’assimile à un meurtre. Les partis d’extrême droite demandent que soit rétablie la pénalisation de l’interruption volontaire de grossesse. Ils présentent également l’avortement comme une source importante de dénatalité de la population autochtone alors que l’on sait pertinemment que, de tout temps, les femmes ont avorté, légalement ou pas.

  • Pas d’autonomie pour les femmes

Les femmes retournent au foyer, s’occupent de la famille (des parents, des enfants, des autres membres de la famille puisque cela fait partie de leur nature), abandonnent leurs droits et se retrouvent ainsi complètement dépendantes de leur conjoint. La hiérarchie naturelle est ainsi respectée. Cette vision de la place de la femme est évidemment contestée par les féministes... C’est pour cette raison que l’extrême droite ne les aime pas !

  • La (non) participation des femmes

L’extrême droite met en péril l’ensemble de la démocratie (séparation des pouvoirs, culture, services collectifs, scolarisation de tous, liberté de la presse,...) mais elle menace plus particulièrement les avancées obtenues par les femmes. Elle remet en question les acquis en matière de droits des femmes et notamment ceux qui sont liés aux droits reproductifs.

Par ailleurs, ces courants extrémistes veulent restreindre le pouvoir des femmes en proposant des possibilités de vote familial, délégué évidemment au chef de famille, le père. Elle remet ainsi en question le droit de vote des femmes.

Quant à la parité, l’extrême droite s’y oppose en la cataloguant de ‘discrimination positive’ ! Les femmes, selon ce raisonnement, seraient une catégorie sociale, une minorité et s’il fallait les avantager il faudrait le faire avec d’autres catégories sociales comme les jeunes, les retraités, les indépendants...


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