La réforme du divorce a été adoptée : nous sommes indignées !

Communiqué de presse du 13 avril 2007.


Depuis plusieurs mois, nous essayons d’expliquer à nos élu-e-s combien cette réforme est en total décalage avec ce que vivent les parties les moins nanties dans les couples. En nous appuyant sur la recherche que nous venons de mener, nous avons relayé les réalités de vie des femmes qui affrontent au quotidien la précarité. Nous avons redit que, dans notre société, il y a des personnes (dont un nombre croissant de femmes) qui vivent dans des conditions indignes et que cette réforme ne fera qu’accentuer leur précarité. Nous avons démontré, études et statistiques à l’appui, que contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, nous sommes très loin d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes.


Nous avons espéré jusqu’au bout qu’il y aurait un sursaut citoyen (pardon : politique) de la part de ceux et celles qui ont le pouvoir d’adopter les lois. Et que finalement, ils et elles se rendraient compte des conséquences de cette réforme et agiraient en conséquence. Rien de tout cela : imperturbables, nos député-e-s viennent d’adopter cette loi qui renforcera non seulement la précarisation des femmes, mais confirme aussi l’avènement d’un système où quelques catégories bien pensantes peuvent influencer toute décision visant à protéger les plus nantis et mettre à mal les plus fragiles.

Nous sommes indignées par tant de mépris, tant de légèreté dans les prises de décisions et tant de parti pris.

Messieurs et Mesdames les député-e-s qui avez adopté cette loi, Madame Onkelinx qui êtes à l’origine de cette réforme, dites-nous maintenant comment nous devons expliquer votre choix aux personnes qui seront malmenées par votre réforme. Dites-nous ce que nous devons répondre à toutes les femmes qui seront rejetées comme des moins que rien et devront justifier leur « état de besoin » pour avoir droit à une pension alimentaire alors que c’est leur prise en charge de la famille qui les a appauvries. Dites-nous ce qu’il faut dire à toutes celles qui, déjà divorcées, vont demain découvrir de nouvelles conditions pour leur pension alimentaire. Dites-nous comment expliquer que, pour divorcer, il n’y a plus de faute, mais que, par contre, la partie la plus aisée pourra s’appuyer sur cette notion de faute pour ne pas payer de pension. Expliquez-nous comment nous devons justifier tant d’injustices.

Nous sommes à la veille d’une échéance électorale importante. C’est le moment propice pour que les élu-e-s puissent expliquer leurs options, leurs choix et leurs décisions aux citoyens et aux citoyennes. Nous vous attendons donc et espérons avoir enfin des réponses aux questions que nous nous posons.

Hafida BACHIR
Présidente de Vie Féminine
presidente-nationale@viefeminine.be

Vie Féminine asbl
Mouvement féministe d’action interculturelle et sociale
111, rue de la Poste – 1030 Bruxelles. Tél : 02/227 13 00
www.viefeminine.be


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