A Seraing

La Bourse aux vêtements

a fermé ses portes définitivement.


Appelée La Maison de la Vie Féminine, la Bourse aux vêtements ou le Vide-Dressing de Seraing, selon les époques, c’est un projet d’alternative économique d’envergure qui prend fin en cette rentrée 2020, après 35 ans d’existence !
Revenons avec Myriam Graindorge, membre du comité de gestion, sur les origines du projet, sa concrétisation et sa longévité !
Carole  : Quelles sont les origines du Vide-Dressing ?
Myriam  : Vers 1985, Vie Féminine nationale a entamé une réflexion sur la consommation, dans une optique de réduire les gaspillages. Au sein de la régionale de Liège, l’antenne de Seraing a pris en charge un projet de bourse aux vêtements.
Les bénévoles ont trouvé un local (qui est resté le même tout au long de ces 35 années !) mis à disposition de la Fabrique d’Eglise, constitué un comité de gestion, organisé des équipes de bénévoles pour tenir le magasin ouvert plusieurs fois par semaine, créé un contrat spécifique à remplir avec les vendeuses… Une sacrée organisation !
Carole  : Quelles étaient les particularités de l’endroit ?
Myriam  : D’abord d’être un lieu de vente de vêtements de seconde main, de bonne qualité et à petits prix, et une alternative à l’achat de vêtements neufs. D’autre part, ce n’était pas un lieu de charité et de dons, les femmes venaient déposer les vêtements dont elles n’avaient plus l’utilité et les bénévoles les vendaient pour elles. A la fin de la saison, la personne récupérait de l’argent selon les ventes que nous avions réalisées pour elle. C’était donc tout bénéfice, des vendeuses qui récupèrent une somme d’argent, des acheteuses qui bénéficient de vêtements moins chers, des femmes qui s’impliquent bénévolement pour faire marcher un projet duquel elles ont beaucoup retiré humainement. Et la Bourse gardait 25% du montant des ventes pour payer les frais.

L’autre partie du projet c’était l’accueil des femmes à Seraing. Nous n’avions pas d’antenne Vie Féminine, et le rez-de-chaussée de la Bourse aux vêtements était consacré à accueillir les femmes, discuter, prendre un café, parler de nos activités à Seraing.
Le premier espace bien-être de Seraing s’y est même installé avant d’avoir notre local rue Goffart.
Au départ c’était un projet entre affiliées de Vie Féminine, puis les portes se sont ouvertes au grand public.
Carole  : Est-ce un projet qui a eu du succès ?
Myriam  : Énormément ! Il a duré 35 ans, a mobilisé environ 30 bénévoles par année pour tenir les permanences, a su économiquement être viable malgré les frais (eau, chauffage, assurances…), il a même permis l’engagement d’une personne à un moment !
A ses débuts, il n’y avait pas autant de magasins de seconde main, il n’y avait pas les ventes par internet, et le marché de Seraing prenait place dans la rue de la Bourse, il y avait beaucoup de visites et beaucoup de ventes.
Jusqu’à la fin il aura suscité l’adhésion des bénévoles en place. Alors qu’habituellement elle était fermée pendant juillet et août, cette année à cause du covid et de la fermeture entre mars et juin, nous avons collectivement décidé d’ouvrir en juillet et ça a été un succès.
Carole  : Pourquoi le projet se clôture-t-il ?
Myriam  : Parce que le local n’est plus disponible, l’Evêché souhaite le récupérer pour d’autres projets. Trouver actuellement un local sans loyer nous semble impossible et c’est avec une grande tristesse et beaucoup d’émotions que nous avons quitté les lieux, tant les bénévoles que les vendeuses et les clientes. Mais avec beaucoup de fierté également ! Pour le travail accompli, pour le service rendu aux femmes, pour les responsabilités que certaines ont assumées, pour les liens et les solidarités qui s’y sont créés !
Carole  : Alors c’est vraiment fini ?
Myriam  : Ce projet tel quel, ce lieu, oui… Mais à Vie Féminine Seraing, rien ne se perd, tout se transforme ! Alors quand les mesures sanitaires nous le permettront, nous ferons une assemblée générale comme 3 fois par an pendant 35 ans, et nous déciderons ensemble de la suite. Comment préserver le lien entre les femmes ? Comment fournir un autre service ?
Partenariats avec d’autres associations de femmes pour organiser deux grands vide-dressing par an peut-être, à suivre…
Mais d’abord on clôturera en beauté et en festivité le projet, avec toutes les femmes qui y ont participé !

Tous nos remerciements vont vers les femmes qui ont permis à ce projet de se créer, de perdurer pendant 35 ans, aux forces vives, aux idées, aux coups de mains, au bel esprit de solidarité qui règne à Seraing et dont la Bourse aux vêtements était l’exemple parfait !

En particulier :
A Josée, à Françoise, à l’origine du projet, et membres du comité avec Myriam, Fabienne, Catherine et Chantal.
A Nelly, Joëlle, Nadine, Marie-Thérèse, Maryse, Mariette, Annitta, Joséphine, Josiane, Suzanne,
Francine, Marcelle, Monique T, Christiane VB, Christiane VC, Marina, Monique V, Mina, Annie, les bénévoles permanentes de cette dernière année de fonctionnement.

A toutes celles qui ont fait vivre le projet les années précédentes.
A Livia, détentrice du record du nombre de visites.
Aux clientes et aux vendeuses.

De tout cœur, Merci

Carole


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