Il est temps que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités envers les personnes handicapées et leurs familles !


Simona Montorfano, maman d’un enfant handicapé de grande dépendance, a entamé une grève de la faim pour alerter l’opinion publique et le gouvernement sur le manque de solution adaptée au handicap de son fils.
Le désespoir de cette mère remet en lumière la dure réalité de la prise en charge de personnes handicapées de grande dépendance. La situation que vit cette maman est d’autant plus intolérable qu’elle concerne un enfant en âge de scolarisation. Force est donc de constater, qu’une prise en charge de qualité fait défaut dans notre pays, et cela peu importe l’âge de l’enfant !


Rappelons qu’en 2013, la Belgique, avec ses entités fédérées, s’est vue condamnée par le Comité européen des droits sociaux pour violation de la Charte sociale européenne.
Selon le Comité, « La carence de solutions d’accueil et d’hébergement prive les personnes adultes souffrant d’un handicap de grande dépendance et leurs familles d’un accès égal et effectif aux services sociaux et de la protection sociale garantis par la Charte. Ces défauts de protection exposent ces personnes à la pauvreté et à l’exclusion ».
Le manque de solutions d’accueil et de services adaptés plonge les personnes handicapées et leurs familles dans un état de privation, aussi bien morale que matérielle, et d’appauvrissement. Les parents d’enfants handicapés vivent des situations dramatiques. C’est particulièrement le cas des mères.

Celles-ci sont souvent dans l’obligation d’arrêter de travailler pour répondre aux besoins de leurs enfants adultes. Elles sont dès lors privées de leurs droits sociaux, économiques et culturels.
Pour le GAMP et Vie Féminine, la situation dans laquelle se trouvent cette mère et son enfant est tout simplement scandaleuse. Pour nous, la prise en charge et l’accompagnement des personnes handicapées doivent relever d’une responsabilité collective de toute la société.
En effet, une société qui se veut égalitaire, solidaire et juste doit pouvoir trouver les moyens pour soutenir la prise en charge des enfants handicapés, avec une attention particulière pour les situations de grande dépendance.

Il est urgent de penser des politiques novatrices et globales pour sortir du bricolage et de la débrouillardise dans lesquels se retrouvent aujourd’hui bon nombre de familles. Ce qui passe par :

  • Des réponses adaptées où la priorité est mise sur la personne handicapée dans le respect de ses droits à la dignité, à l’autonomie et à la qualité de vie.
  • La création de places d’accueil et le développement de services de proximité de qualité, accessibles financièrement et en nombre suffisant pour répondre à la demande.
  • Les places à créer doivent tenir compte des solutions diversifiées et souples à apporter aux différents besoins et aux différents âges : lieux de répit, centres de jour, hébergement, sans oublier les articulations entre ces différents lieux.
  • La grande dépendance doit faire l’objet de solutions appropriées, financièrement accessibles, avec une meilleure prise en charge des personnes.
  • Ces différents lieux doivent subir des contrôles rigoureux pour garantir la qualité des services, le projet pédagogique visant l’autonomie des personnes ainsi que l’information et la participation des parents aux décisions prises à tous les niveaux : médical, paramédical, pédagogique, d’accompagnement.
  • Les parents doivent pouvoir s’orienter vers des formules avec des équipes pluridisciplinaires pouvant prendre en charge l’accompagnement médical, social et psychologique ; le libre choix des médecins et du personnel de rééducation doit être garanti.
  • Il faut accorder une exigence maximale à la formation du personnel de ces différents milieux d’accueil et de vie : la formation initiale doit être revue et spécialisée, la formation continuée doit faire l’objet d’une plus grande attention, et les recommandations de bonnes pratiques, reconnues au niveau fédéral et international, doivent être mises en Å“uvre.

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